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Le manager de demain sera critique et collaboratif… ou ne sera pas !

Le monde change… et les compétences attendues du manager aussi. Le point sur les évolutions en jeu, avec Alexandra Didry, Directrice de la Recherche et du Développement chez PerformanSe…

Pour réfléchir à la question des compétences de demain, quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Je trouve particulièrement intéressantes les différentes études publiées par le Word Economic Forum en 2015, 2016 et 2018. Parce qu’elles sont le produit d’un très important travail d’analyse
en amont. Mais aussi parce qu’elles font ainsi apparaître un résultat très clair, autour de trois familles de compétences bien différenciées : des savoirs fondamentaux, des compétences
sociales et des aptitudes cognitives.

On constate ainsi l’avènement des « soft skills » ?

En effet, sans vraie surprise, mais avec beaucoup de clarté, l’étude montre que 10 des 16 compétences clés définies pour le manager de demain sont désormais des « soft skills ». Les « soft skills » sont ainsi devenues majoritaires dans la représentation qui s’élabore, au détriment des compétences techniques longtemps considérées comme majeures. La compétence technique n’est plus qu’un socle de base, une sorte de pré-requis. Les critères même de réussite changent et vont changer. Les « soft skills » sont en passe de devenir les nouvelles « hard skills » !

Parmi les compétences attendues, on trouve bien sûr « collaboration » et « communication »…

Oui, et il n’y a rien là de vraiment nouveau au demeurant. Le commerce, le management ont toujours été affaire de qualités relationnelles. Mais rien de si évident non plus en pratique. D’abord parce que ce n’est pas nécessairement là (voir étude PerformanSe pages suivantes) que les managers modernes sont les mieux outillés. Mais aussi parce que se pose ici la question de la mesure et de la formation. Autant il est généralement simple en effet de transmettre un savoir-faire technique, et d’en mesurer précisément l’apprentissage, autant il en va différemment quand il s’agit d’intelligence émotionnelle par exemple. Il y a là nécessairement de nouveaux outils à imaginer…

On voit même apparaître désormais dans les premières compétences requises la capacité à résoudre des problèmes complexes… et la pensée critique. N’estce pas en contradiction avec le besoin des organisations de toujours plus de processus et d’alignement ?

Tout à fait ! L’esprit humain est déjà en base mieux préparé à réagir vite à des situations d’action concrète qu’à prendre du recul et de la hauteur. Et les grandes organisations, qui plus est, ne favorisent pas nécessairement aujourd’hui le développement de la créativité et de l’esprit critique, par souci d’ordre et d’alignement notamment. Ce sera donc tout le défi à venir que de mettre en oeuvre un réel optimum entre ordre et créativité, alignement et recul. L’évolution est ainsi logique et positive, mais elle n’aura rien de simple, ni pour les individus, ni pour les organisations. Mais, en même temps, la singularité de l’homme, et sa capacité à se distinguer des machines, est sans doute à ce prix. Plus on reste proche en effet de tâches simples et routinières, et mieux les robots sauront s’en emparer. Plus on s’en éloigne au contraire pour des élaborations complexes et créatives… et plus l’être humain sera irremplaçable au travail !

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